Danse contemporaine sans frontière

Ivana Menna Barreto, chorégraphe brésilienne, est ici à l’invitation de la Cie Scalène, dans le cadre d’une co-création. La première étape de cette collaboration a eu lieu en mars 2020, lors de la re-création d' »Un Pied Devant l’Autre » au Brésil, en partenariat avec l’Institut Français / Ville de Grenoble, la SPEDIDAM.

Dans le cadre d’Ouverture Exceptionnelle, nous lançons un appel à participation à ce projet, ouvert à des acteurs, danseurs, chanteurs. Infos ici


IVANA MENNA BARRETO I MOVIMENTO E LUZ I LUGAR INVENTADO
Danse contemporaine, déplacements, migrations, espace imaginé I 104 Résidence de création : • du ma 13 au ve 15/10 12h > 18h I Restitution : • sa 17 17h > 18h30

Lugar inventado (Le lieu inventé) est une installation chorégraphique qui propose un paysage imaginé à travers des voix et des actions, à partir de la question « où veux-tu aller? »

“Le lieu inventé” est un projet d’écriture performée où l’espace joue un rôle fondamental. La proposition c’est d’écrire dans un espace ouvert, sur les murs et par terre, dans une salle ouverte aux gens qui passent, aux couleurs plutôt claires, les phrases dont l’artiste se rappelle. L’acte d’écriture est physique, et ce sont les déplacements, la chair du corps parmi les mots qui pourront créer, petit à petit, les trajets de la performance – un témoignage d’un parcours de rencontres. En ce qui concerne l’écriture, il s’agit des mémoires de certaines phrases de personnes rencontrées dans les rues à Rio de Janeiro, et aussi des témoignages enregistrés des entretiens avec des habitants de 8 villes, au Brésil et en France. Ce sont les mémoires des gens à propos des lieux particuliers, des odeurs, des mots, enfin de ce qu’ils connaissent, et qui se mélange au lieu où ils veulent être – c’est-à-dire, où ils imaginent d’être.

Se déplacer et se sentir déplacé, se perdre: voilà les sentiments qui intéressent dans cette recherche, qui tourne autour de la question “où veux-tu aller?”. C’est dans cette conversation collective à propos du lieu où l’on veut être, ou bien, où l’on imagine d’être, que l’artiste propose un parcours inventé par le corps quand il s’inscrit dans le paysage. On part de la compréhension que l’imagination est toujours présente quand il s’agit de l’espace, puisqu’il est créé par rapport aux corps – le lieu où l’on est, c’est toujours un espace imaginé (BERTHOZ, 1997) qui se reconfigure selon les points de vue. Il y a donc un autre paysage quand il y a un déplacement, même si ce n’est qu’un mouvement du regard.

Cette procédure veut créer un lieu qui s’ouvre, qui est plein de carrefours, parce-qu’il est fait d’autres lieux, à travers des connections avec les gens et leurs mémoires d’autres gens et d’autres lieux. Cela met en question l’espace-temps – à quel lieu et à quel temps appartenons-nous? Les lieux sont-ils géographiques? Est-ce que la mémoire provoque une géographie particulière? Comment pouvons-nous reconfigurer cette cartographie affective invisible qui n’existe que par la rencontre? Est-ce que c’est possible de créer l’avenir à travers une conversation/action collective?

À la fin de la résidence, quelques personnes interviewées dans la ville seront invitées à être présentes à l’acte d’écriture de l’artiste dans l’espace installé, parmi ses déplacements, tandis qu’elle écrit les phrases. Comme cela, la recherche peut installer un lieu où l’écriture-témoignage de l’artiste se transforme en plusieurs lieux, en se mêlant aux gens qui deviennent à la fois des participants de cette nouvelle communauté imaginée, qui inclue l’artiste, les gens choisis au hasard et la ville, de façon que la performance soit toujours en cours. Cette invitation à la réunion a lieu entre les corps, entre les identités de ces corps qui peuvent ouvrir des carrefours entre des différentes cultures, et performer une conversation.

Cette proposition de résidence, en collaboration avec la Cie. Scalène à Grenoble, veut créer un langage qui se construit dans l’interlocution avec la ville; et les enregistrements déjà faits dans d’autres diferentes villes. Le processus investit dans une question (où veux-tu aller?) comme prétexte pour produire des rencontres, soit au hasard dans les rues, avec les gens qui se disposent á parler; soit dans la rencontre en fin de résidence, avec ceux qui se disposent à participer dans l’acte. www.lugarinventado.com.br/video